Les enchères continuent. Ce mercredi, lors du Capital market day d'Ampere, sa filiale dédiée à ses activités électriques, Renault a annoncé le lancement d'un nouveau modèle électrique en 2026 à moins de 20.000 euros, hors subventions, Et ce n'est autre qu'une Twingo, modèle iconique de la marque, qui reprend tous les codes de la première génération de ce modèle commercialisé en 1993. Elle vient compléter la gamme électrique composée de la Renault 5, la Renault 4, le Scénic ainsi que la Megane E-Tech. Deux autres modèles, encore inconnus pour l'instant, s'ajouteront à cette production pour 2031.
Voiture électrique : Ampere, le pari risqué de Renault
Cette annonce intervient à quelques semaines de celle de Citroën de lancer une C3 électrique prévue pour 2024 au prix de 23.300 euros hors subventions, qui sera suivie d'une voiture à moins de 20.000 euros pour 2025. En coulisse, Fabrice Cambolive, le directeur de la marque Renault, avait admis que le groupe « regardait attentivement » les annonces récentes de Citroën, la marque low cost de Stellantis. La décision de produire un nouveau modèle a été prise il y a à peine quelques mois, nous confie-t-on chez Renault. « Nous nous adaptons au rythme des Chinois », a décrété Luca de Meo, le directeur général du groupe.
Preuve en est que la marque au losange entre définitivement dans la compétition avec ce nouveau modèle électrique, et compte bien surfer sur ces modèles phares du passé pour rivaliser avec ses concurrentes.
Pour l'heure, c'est bien Renault, avec sa marque Dacia, qui détient la première marche en termes de prix sur l'électrique, grâce à sa Dacia Spring à 20.800 euros hors bonus. Problème : cette dernière étant fabriquée en Chine, elle ne bénéficiera plus du bonus écologique dès 2024.
Les batteries LFP comme solution
C'est donc un match sans fin que se livrent Renault et Stellantis. Lorsque l'un annonce une voiture sous un certain prix, l'autre renchérit. Pour atteindre cette barre symbolique des voitures à 20.000 euros produites en Europe, il va falloir redoubler d'inventivité pour réduire les coûts. Côté Stellantis et Citroën, on mise sur une plateforme optimisée, une petite batterie ainsi qu'une réduction des choix de personnalisation. Mais aussi et surtout, l'intégration des batteries LFP, soit les batteries au lithium, réputées pour être moins coûteuses que leurs homologues actuelles, les batteries NMC. Toutefois, leur plus faible densité ne leur permet pas d'atteindre les mêmes niveaux d'autonomie pour le même poids. Ces batteries occupent donc préférentiellement les petits véhicules.
Chez Renault aussi, la technologie de la batterie sera le premier levier. Luca de Meo assume qu' « il faudra gratter de partout » pour arriver à ce seuil symbolique des 20.000 euros. Le directeur s'est contenté d'évoquer un moteur nécessitant une batterie de 10 kWh pour 100 kilomètres. La marque regarde également d'autres technologies encore moins dépendantes des matériaux critiques et de la volatilité de leur prix.
Pour la fabrication, si Citroën produira ses futures C3 dans son usine à Trnava en Slovaquie, Renault n'a pas voulu préciser le lieu du site de production. Mais tout laisse à penser qu'il s'agira de la Slovénie où la marque produit déjà sa Twingo. « Il n'y a pas de projet dans cette usine pour l'instant et les usines en France sont complètes pour 2026. Donc l'usine en Slovénie semble la plus logique », a confirmé Luca de Meo.
Les autres adversaires dans la bataille
La bataille autour de qui produira le moins cher ? est donc lancée. Mais elle se fera d'abord sur le premier palier à 25.000 euros. En effet, Renault sortira dès 2024 sa Renault 5, devançant de peu Volkswagen et sa ID.2 prévue pour 2025, mais toujours plus cher que la Citroën C3 prévue pour début 2024. Récemment, c'est l'Américain Tesla qui, selon l'agence Reuters, planche sur une voiture électrique autour de 25.000 euros, qui pourrait être fabriquée à Berlin. Aucune date n'a cependant été précisée. Car la concurrence venue de Chine sera rude dans les prochaines années sur ce secteur. Dans le pays de la voiture électrique, certains petits modèles se vendent à moins de 5.000 euros !
Voiture électrique : une Tesla à 25.000 euros, le nouveau défi d'Elon Musk
S'ils ne seront pas commercialisés à ce prix-là en Europe, tout laisse à penser que les constructeurs chinois seront très compétitifs, notamment sur le segment des petites voitures, le plus difficile à rentabiliser. « Avec les normes européennes, il faut sans cesse rajouter des équipements et cela fait monter le prix du véhicule. Or, 1.000 euros sur une petite voiture à 25.000 ou sur un SUV à 40.000, ce n'est pas la même chose », avait expliqué Luca de Meo, dans une conférence accordée à l'Institut français des relations internationales (Ifri).
D'autant plus que le gouvernement pousse les constructeurs à produire de plus petites voitures, à des prix moins élevés. Prochainement, le leasing social à 100 euros annoncé par l'Etat devrait voir le jour. Il permettra à une grande partie des ménages - les 5 premiers déciles de la population - de bénéficier d'un véhicule électrique produit en Europe. Renault et Stellantis se sont déjà positionnés dessus.
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Author: Julia Lam
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